La Mère Mesure est une auvergnate qui devient, en 1889, cuisinière de l’hôtel des Marronniers dans la station thermale de Royat-les-Bains. Cette restauratrice est parvenue jusqu'à nous grâce à la première publication du livre best-seller « souvenirs vécus » de Marie Quinton (1854-1933) publié en 1895. Elle fut embauchée dans son auberge pour satisfaire les exigences gastronomiques du Général Boulanger « L’empereur des amoureux » et de sa maîtresse La Vicomtesse de Bonnemains « La dame aux œillets rouges ».

… Jamais le Général ne s’est mieux porté. Hier il a déjeuné avec beaucoup d’appétit ; c’est au point qu’il a fallu adjoindre une cuisinière au jeune chef arrivé de Paris un peu avant M. Boulanger. Le choix s’est arrêté sur une bonne femme, très experte dans l’art de faire les sauces, et qu’on appelle, nous ne savons pourquoi : La Mère Mesure. La Mère Mesure et le jeune cuisinier se sont concertés, et, grâce à leur savante combinaison, le général et son amie sont assurés d’un excellent ordinaire pour ces quelques jours » Extrait de l’article du « Petit Clermontois » 5 février 1889

                             

La Mère Mesure vivait, en cette fin du XIXe siècle, dans un logement typique de cette auvergne ancestrale. L'intérieur de son habitation comportait une grande table à tiroir accompagnée de bancs massifs. Une planche fixée au plafond sert à ranger à l'abri des rongeurs certains aliments dont le pain. Les murs sont occupés par une pendule, une armoire et un vaisselier. Son bancs-coffre, qui contient du linge, lui sert de marche pied pour accéder à son lit clos. Ce dernier est fermé par des rideaux et non des portes, contrairement aux lits bretons. Le rouer trône dans la pièce pour filer la laine, ainsi qu’une hotte de vignerons pour aller vendanger sur les coteaux de Royat et porter du bois dans la cheminée. La Mère Mesure fait son propre vin domestique. De nombreux ustensiles de cuisine sont là pour pratiquer son art culinaire comme reine du dosage.

… On voit que les matériaux ne manquent pas à la veille cuisinière, Mme B….., née P….. Connue sous le sobriquet de « Mère Mesure », qui caractérise évidemment son talent de mesurer les condiments et de doser les sauces … Extrait de l’article du « Petit Clermontois » 6 février 1889

On aperçoit sa physionomie corporelle mais lointaine sur la terrasse de l’hôtel des Marronniers, en compagnie de Françoise la domestique, publié en 1895. On peut quand même discerner sur cette prise de vue une auvergnate rustique d’un âge avancé qui était légèrement voutée et tassée par le poids des années. Elle avait acquise suffisamment d’expérience et de renommée pour qu’elle soit embauchée pour satisfaire les palets délicats.

… La Mère Mesure cette excellente cuisinière qui vient travailler chez La Belle Meunière dans les grandes circonstances, ne loge pas ordinairement à la maison ; les repas terminés, elle retourne chez elle. Eh bien ! Pendant tout le séjour du général … elle a couché chez la Belle Meunière. On craignait évidemment que des curieux ou des reporters n’allassent l’interviewer à domicile… Extrait de l’article du « Petit Clermontois » 8 février 1889

                             

La Mère Mesure fut une cuisinière des familles Bourgeoises, souvent des hôteliers, dans la station thermale de Royat-les-Bains. Sa réputation, auprès des professionnels de la restauration, n’était plus à démontrer dans la vallée. Elle voyait passer des baigneurs de plus en plus célèbres. C’est une Mère auvergnate qui avait l’art de savoir dosser, à la perfection, les condiments. Sa précision, dans la réalisation de recettes ancestrales, fit sa réputation auprès des hôteliers de cette luxuriante villégiature au pied des volcans d’auvergne.

… La demeure pittoresque … mise sens dessus dessous par l’arrivée de M. Boulanger, a repris son train-train ordinaire. Mais on nous rapporte qu’elle disait en rentrant : « il reviendra ! » « Je le souhaite » répondit La Mère Mesure. « Ainsi soit-il ! » répliqua avec ferveur le petit cuisinier… Extrait de l’article du « Petit Clermontois » 9 février 1889

Si La Mère Mesure est parvenue jusqu'à nous, grâce à des articles du « petit Clermontois », c’est également a travers les écris de Jean Ajalbert (1863-1947) de l’académie Goncourt. Ce dernier eut le privilège, pendant plusieurs saisons en tant que curiste à l’hôtel des Marronniers, de déguster les plats en sauce préparés par la veille cuisinière Marie qui bénéficie d’une solide réputation.

« … C’est Facile, en dehors de la veille Cuisinière Marie, et de la domestique Françoise, la Meunière n’est entourée que de sa famille, sa mère, sa sœur … » Extrait du livre « Les amants de Royat » Jean Ajalbert publié en 1939

                             

L’art de faire les sauces notamment à base de vin, comme le célèbre coq au vin de Chanturgue, sont des savoirs faire qui lui ont été transmis de générations en générations. Tout le monde croise cette célébrité locale au marché du village et dans les vieilles rues du vieux Royat. On l’a voit puiser son eaux aux fontaines de ce bourg moyenâgeux ou à la grotte des laveuses. La Mère Mesure est l’incarnation de cette cuisine roborative qui a fait la réputation de la gastronomie auvergnate.

Baron de Reyvialles

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